Par contrat, il est demandé à Louis Bretez, une observation de grande précision et une reproduction très fidèle, il dispose même d’un mandat de visite l’autorisant à entrer dans les hôtels, les maisons et les jardins. Le cartographe devait contractuellement représenter en élévation églises, édifices,
fontaines, places, monuments publics. Bretez y travaillera durant deux ans (1734-1736).
En 1736, Antoine Coquart, ingénieur et graveur, et Claude Lucas, graveur de l’Académie des Sciences, sont chargés de graver à l’eau-forte et au burin les 20 planches du plan. Coquart cesse son travail en avril 1738, et Lucas achève seul la gravure du plan. L’impression sera réalisée par Pierre Thevenard, imprimeur en taille douce demeurant à Paris rue Saint Jacques près la fontaine Saint Benoist.
Le plan réalisé à l’échelle 1/400 environ est de très grandes dimensions 2,49 m × 3,18 m. Au 18ème siècle, la tendance était à l’abandon des portraits de villes, hérités de la renaissance au profit de plan géométral, plus technique et plus mathématique.
Cependant, Bretez crée un plan complet en désaccord avec cette tendance séculaire, en optant pour le système de la perspective cavalière axonométrique, sans point de vue, ni point de distance : deux immeubles de même dimension sont représentés par deux dessins de même taille, que ces immeubles soient proches ou éloignés. On parlerait aujourd’hui de perspective isométrique.
Le plan est orienté en direction du sud-est. Dès 1672, le plan de Jouvin de Rochefort était orienté au nord, mais le plan de Turgot revient à l’orientation utilisée par les plans du 16ème siècle, qui utilisaient la Seine comme un axe vertical de symétrie.
Ce plan est la plus belle et plus fidèle représentation du Paris de l’ancien régime, il y a maintenant 250 ans.
Il couvre approximativement les actuels onze premiers arrondissements.