Nostradamus affirmait volontiers avoir appliqué toute une série de procédés divinatoires, parmi lesquels la « fureur poétique », ou le « subtil esprit du feu » de l’oracle de Delphes ; l’« eau de l’oracle de Dydimes» ; l’« astrologie judiciaire » (l’art de juger de l’avenir d’après le mouvement des planètes, mais Nostradamus se disait « astrophile » plutôt qu’astrologue) ; les « sacrées Écritures », ou les « sacrées lettres » (bien qu’il n’ait probablement pas possédé une Bible telle qu’elle, interdite à l’époque aux laïques : il en aurait utilisé des extraits trouvés dans Eusèbe, Savonarole, Roussat et le Mirabilis liber; « la calculation Astronomique », ou la « supputation des âges », selon de prétendus cycles datant d’Ibn Ezra et de bien avant (Nostradamus prétend arrêter ses prédictions à l’an 3797) ;
et le « songe prophétique » ou l’« incubation rituelle ».
Il est cependant douteux qu’il ait vraiment utilisé ces procédés, car il semble se contredire là-dessus (par exemple en rattachant une même prophétie à plusieurs procédés), et il est plus probable que sa méthode principale était la projection dans le futur de prophéties préexistantes et de récits historiques, méthode dont il ne dit presque rien, mais dont l’existence est rendue quasi certaine par un nombre considérable de rapprochements faits depuis le 18ème siècle jusqu’à nos jours.