Jean Marot (1619 – 1679)
Architecte et dessinateur, il apparaît essentiellement comme l’une des figures dominantes du monde parisien de la gravure du XVIIe siècle. Toutefois, sa carrière demeure obscure. Si dès 1648, il s’intitule « architecte » en même temps que « graveur » (Arch. nat., Min. cent., CXXI, 12, 2 avril 1648), les constructions qui lui sont généralement attribuées le sont surtout par le biais de ses recueils gravés connus sous les noms de Grand et Petit Marot. Or la constitution de ces deux recueils soulève de nombreuses interrogations, d’autant que leurs formes définitives ne furent fixées que durant le courant du XVIIIe siècle.
Même la première édition n’offre guère de cohérence dans la présentation des différentes constructions proposées. Les hôtels, châteaux, églises, tombeaux et portails sont exposés sans ordre apparent. Il y a cependant une logique : pour chaque édifice, Marot propose plusieurs planches de plans, élévations et profils, bien que leur ordre et leur nombre varient selon le bâtiment. Les informations données sont peu nombreuses et souvent incomplètes. Ainsi, seuls les hôtels de Jars (Gert) et d’Aumont sont dits « du dessein de l’architecte Mansart », alors que d’autres œuvres de l’architecte y sont présentées, comme le château de Maisons. Marot précise aussi que le tombeau du duc de Montmorency est « fait par Monsieur Anguer » (Anguier). C’est ce manque de précision qui est à l’origine de l’attribution à Marot lui-même de certains édifices qu’il grave, comme la façade de l’église Notre-Dame des Ardilliers de Saumur, attribution que rien ne vient confirmer par ailleurs.
De fait, l’œuvre de Marot, même si les raisons de son programme nous échappent, est à situer dans la lignée des Plus excellents bastiments de France d’Androuet du Cerceau. Ce qui compte, ce sont les bâtiments eux-mêmes, voire leurs commanditaires, mais non leurs auteurs. Au regard de l’histoire de l’art, le recueil de Marot représente un intérêt majeur pour connaître l’état ancien de constructions aujourd’hui remaniées ou disparues.